À Propos

Le Quartier Nord (Nordstadt) est situé directement au nord du centre-ville de Giessen. Avec une population de 10 500 habitants, c’est l’un des plus grands quartiers de la ville, qui compte une population totale de 93 000 habitants. Complété en 1970, le Nordstadt est l’un des quartiers les plus jeunes de la ville et est principalement composé de bâtiments en blocs. Le quartier est connu pour ses résidents multiculturels, ses mauvaises conditions de logement, ses faibles niveaux de revenus et ses taux de chômage élevés. Environ un quart de sa population reçoit des prestations sociales, 22,6 % sont au chômage de longue durée et 37,3 % des jeunes vivent dans la pauvreté. La situation du logement est caractérisée par des conditions de vie exigües, des problèmes tels que la moisissure, et un manque général de logement adéquat.

L’inégalité sociale est évidente dans divers aspects, y compris l’accès aux ressources et la participation politique. Il n’y a ni médecin généraliste ni pharmacie, mais un pédiatre. La pandémie de COVID-19 a exacerbé ces problèmes, augmentant l’isolement et restreignant l’accès aux espaces publics et aux services sociaux. Le projet vise à déterminer comment ces individus ont fait face à la pandémie. À cette fin, les habitants sont formés en tant que chercheurs communautaires (‘Stadtteilforscher*innen’) pour mener des entretiens avec les résidents et recueillir leurs expériences. Par la suite, des entretiens avec des représentants institutionnels sont réalisés conjointement par les chercheurs communautaires et les chercheurs universitaires. Cette production de connaissances collaborative est une tentative d’approche décoloniale. Des liens solides avec les parties prenantes locales, y compris un médecin généraliste et l’ONG locale (Nordstadtzentrum), soutiennent le processus. Les résultats de la recherche et les recommandations doivent être intégrés dans les réseaux locaux, les communautés et les politiques urbaines.

Le projet SMAPL à Bochum, faisant partie d’une étude de cas comparative avec Giessen, examine les réponses locales aux défis liés à la pandémie dans le contexte des inégalités sociales et des besoins des migrants. Bochum est située dans la vallée de la Ruhr, une région historiquement significative pour l’exploitation minière, l’acier et la fabrication, encore marquée aujourd’hui par des inégalités sociales et économiques. Le quartier étudié, Bochum-Hustadt, est caractérisé par un faible statut socio-économique et une population majoritairement immigrée, qui a connu des taux d’infection COVID-19 élevés pendant la pandémie. Malgré ces défis, il existe un haut niveau d’engagement de la société civile. Les efforts se sont principalement concentrés sur l’accès au vaccin, le City Lab, créé en 2015 à l’Université des Sciences Appliquées de Bochum, jouant un rôle central. Ce modèle de “chercheurs communautaires” favorise la collaboration et le transfert de connaissances entre diverses communautés et les autorités sanitaires locales et régionales.

Dans le cadre du projet SMAPL, le City Lab vise la médiation sociale et culturelle et s’efforce de dissiper les préjugés parmi les professionnels de santé et le personnel administratif qui supposent à tort une grande hésitation vaccinale parmi les migrants. Ces efforts ont montré que l’hésitation vaccinale parmi les migrants n’est pas plus élevée que dans la population générale allemande. Le City Lab a réussi à promouvoir et à réaliser une campagne de vaccination communautaire. Dans le cadre du projet SMAPL, les chercheurs et les activistes de Giessen et de Bochum s’engagent dans un apprentissage mutuel, Giessen explorant l’application de l’approche du City Lab et Bochum examinant les défis et les opportunités des partenariats entre les organisations de la société civile. Cette collaboration souligne comment les communautés, les activistes et les décideurs négocient les ressources, les agendas et leur espace, à la fois littéralement et figurativement.

Premiers résultats: Entre septembre 2021 et juillet 2022, l’équipe de Bochum, en coproduction avec dix chercheurs communautaires de Syrie, Irak, Somalie et Allemagne, et quatre universitaires des universités de Bochum, Münster et Giessen, a réalisé des recherches sur les perspectives communautaires et des parties prenantes concernant la pandémie, aboutissant à 19 entretiens communautaires, 8 projets de médias communautaires et 13 entretiens avec des parties prenantes. Les résultats ont été présentés et discutés lors d’une réunion publique en juillet 2024 qui s’est tenue à l’Université des Sciences Appliquées de Bochum. Les 30 participants de la réunion étaient des représentants du système de santé, des partis politiques locaux et régionaux, de la ville de Bochum, des institutions académiques ainsi que des parties prenantes et des membres de la communauté interviewés.

L’un des résultats clés de la réunion publique a été la reconnaissance que les conditions de logement et de vie, plutôt que le comportement individuel, ont causé une mortalité et des incidences élevées de COVID-19 dans les quartiers touchés par la pauvreté et la densité de population. Les résultats des groupes de travail organisés pendant la réunion publique ont abouti à une reconnaissance générale de l’importance de la recherche communautaire pour faire face aux pandémies futures et aux soins de santé en général dans les quartiers pauvres. Le besoin de centres de santé de district multi-professionnels en étroite coopération avec les acteurs communautaires a été formulé comme un objectif politique résultant à la fois de l’expérience de la pandémie et de la recherche SMAPL. Les représentants du département de la santé de la ville de Bochum ont argumenté que ces projets devraient être financés par des fonds de prévention.

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